TRIBUNE
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Selon le professeur en science politique Tristan Haute, co-auteur d’une enquête sur les marges de progression de la gauche, les voix manquantes ne sont pas à aller chercher auprès des électeurs centristes, mais auprès des millions de non-inscrits ou d’abstentionnistes.
par Tristan Haute, Maître de conférence en science politique, Université de Lille
Si l’alliance de gauche est arrivée en tête du second tour des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, son résultat en voix au premier tour, à 28 % des suffrages exprimés, a suscité d’importantes interrogations au sein de la gauche, alimentant les critiques sur la stratégie choisie, en particulier par La France insoumise (LFI). Certain·es proposent de s’adresser davantage aux déçu·es du «macronisme» ou aux classes populaires salariées, blanches et rurales qui se seraient détournées de la gauche au profit du RN. Et cela même au prix de modifications programmatiques. Or, mises à l’épreuve empiriquement, ces nouvelles stratégies semblent bien incapables d’étendre significativement les bases sociales et électorales de la gauche, à l’inverse d’une stratégie de mobilisation des électeurs et électrices qui se situent à distance des urnes.
A partir d’une enquête post-électorale (1), nous avons distingué les électeur·ices du NFP (19,7 % de la population) de celles et ceux qui se situent «aux marges» de la gauche (22 %). Ces dernier·es ont un lien avec la gauche parce qu’ils et elles continuent de se positionner à gauche, déclarent des probabilités élevées de voter pour un parti de gauche, soutiennent des valeurs progressistes socialement et économiquement ou ont voté à gauche aux européennes ou à la présidentielle de 2022. Aux législatives, ils et elles n’ont majoritairement pas voté (48,3 %), parce qu’abstentionnistes ou non inscrit·es. Seul·es 14,9 % ont voté pour le RN et
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Publish date : 2024-07-19 06:52:00
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Author : Front Populaire
Publish date : 2024-07-19 07:08:06
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